Galerie Jean Greset - 5 rue Rivotte
03 81 81 38 52
Entrée libre du jeudi au samedi 10h à 12h - 14h à 19h et sur rdv
Papiers, déchirés, collés…
Arthur Aeschbacher est un artiste dont le travail se rattache à celui des affichistes des années 60. Sa démarche s’en distingue pourtant, son but n’étant pas d’arracher les affiches et de les ériger en œuvre d’art, lui utilise l’affiche comme un matériau.
Les collages de papiers, déchirés aléatoirement ou découpés selon des formes bien précises, composent ses oeuvres. En carrés, ou en plusieurs cercles concentriques, les papiers découpés et collés superposés jouent des effets de matières qu’ils produisent. Les épaisseurs de papier en valorisent la matière, elle-même mélange de pâte, compressée, lissée, découpée.
Les fragments choisis sont parfois très neutres, couleur papier. D’autres, plus colorés, plus figuratifs, sont comme des clins d’œil à leur fonction originelle. Les trames de sérigraphies visibles rappellent le monde de l’imprimerie. Immenses, elles interdisent cependant toute reconnaissance. La trame est ici utilisée pour sa puissance graphique, tout comme les couleurs des papiers choisis qui déchirent les oeuvres de leur éclat.
Dans une série de travaux récents, on reconnaît dans les découpes des parties de lettres, dessinant une sorte d’alphabet, de texte codé. Noirs ou bleus encre, les caractères dissimulent leur lecture derrière un intérêt plus grand pour l’émotion graphique et contrastée que dégage l’histoire de ces lettres.
Abstraites au premier abord, les compositions d’Arthur Aeschbacher cachent parfois des éléments anthropomorphes, un œil, une bouche, qui, sans être explicites, introduisent une dimension drôle, une ambiance festive, l’atmosphère des réclames des années 60.
Frédérique FOULL
En haut à droite : Horizon sans titre, 1965
Ci-dessus : Dissident-Cut Turn, 2009