Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie
1 place de la Révolution
03 81 87 80 49
musee-arts-besancon.org
Tous les jours sauf le mardi (et le 1er nov. 25 déc. 1er janv.)
De 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 18 h, le week-end, de 9 h 30 à 18 h
"En photographie, on ne capture pas le temps, on l'évoque. Il coule comme du sable fin, sans fin, et les paysages qui changent n'y changent rien." Cette phrase de Bernard Plossu, inscrite à même le mur du musée, donne le ton de son exposition consacrée à la Franche-Comté photographiée.
Ornans, Pontarlier, Besançon, St Claude, Morez... A la demande du Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon, le photographe a parcouru de 2007 à 2009, les routes, les villages, les paysages de Franche-Comté et en a ramené quelques 200 photographies.
Le voyage comme mode de travail, la liberté de cadrage et le refus de l'esthétisant définissent son style caractéristique. Bernard Plossu appartient aux artistes de la génération des années 1970 qui ont contribué au renouveau d’un art en crise tant dans le domaine du « photo-journalisme » que dans celui de la « photographie créative ». Après la Californie, le Mexique et bien d'autres destinations, la Franche-Comté s'est laissée séduire par l'objectif du photographe.
Surprenants petits formats, les photos de ces paysages grandioses comme celles de nos villes comtoises se déploient au mur, par série de petites images, multiples, successives. Les vues et perspectives auraient pu faire l'objet de photos grand format, mais ici, elles concentrent leurs forces et demandent toute l'attention du spectateur. La Franche-Comté intime, précieuse, comme un souvenir de poche, un recueil d'images qui tiennent au creux de la main.
Chacune des images raconte un moment fort avec le paysage. Le contraste marqué des clichés noir et blanc, permet un rendu ancien, parfois un peu dur, solennel, comme une vieille photo de famille... D'autres photographies tirées selon le procédé Fresson*, viennent perturber la rigueur choisie de l'accrochage. Ce procédé crée une sorte de relief, une ambiance ouatée qui évoque le mouvement. Il introduit une notion de temps dans les images.
Une exposition-collection, dans laquelle les cadres noirs se succèdent au mur tels des écrins abritant des petits bouts de vie, de mémoire et de coeur. Les images de notre région, récoltées, rassemblées et conservées, un trésor !
Frédérique FOULL
*Le tirage Fresson est un procédé de tirage photographique au charbon inaltérable inventé en 1855 par Alphonse Louis Poitevin. En 1952, Pierre Fresson, l’un des fils de Théodore Henri Fresson, applique ce procédé à la couleur. Les tirages au charbon ont une très grande résistance à l’épreuve du temps car ils ne sont pas composés d’une couche métallique, qui peut être oxydée mais d’un pigment : poudre de charbon à l’origine, gouache ou aquarelle aujourd’hui.
Versant d'Est : le Jura en Regard, par Bernard Plossu
Editions du Sekoya, 2009
33,25 euros sur la boutique Franchement Contemporain