De septembre 2009 à l’automne 2011, Franchement contemporain a été un blog très actif. Pas moins d’un article par mois pendant deux ans, suivant l’actualité de l’art contemporain en Franche Comté. Chroniques d’expositions mais aussi rencontres avec les artistes et les acteurs de ce secteur ont donné corps à ce projet au fil des mois.

Bénévole et entièrement libre de sa ligne rédactionnelle, ce blog a été un réel plaisir. Plaisir que je souhaite retrouver dès que possible. Sauf que les jours ne font que 24 heures…

En attendant les archives sont toujours disponibles…



lundi 21 septembre 2009

Exposition LE REEL COMME MATERIAU à Montbéliard


MONTBELIARD jusqu'au 15 novembre (et jusqu'au 2.11 pour L'Oblique)

Le 19 - avenue des Alliés - 03 81 94 43 58
entrée libre - ma-sa : 14h-18h ; dim : 15h-18h
http://www.le-dix-neuf.asso.fr/

Cécile DESVIGNES - Graciela HASPER - Claude MARGUIER - Roselyne TITAUD

Samedi 19 septembre, petite virée au 19 à Montbéliard dans l'idée de suivre la visite guidée proposée par le Centre d'Art à 16h et ainsi découvrir l'exposition "Le réel comme matériau".

Les quatre artistes présentés dans cette exposition nous invitent à poser un autre regard sur le réel qui nous environne. Ils trouvent chacun dans notre environnement urbain et culturel le matériau de leur œuvre. En effet, notre cadre de vie, notre espace social, regorge de formes, de lignes, d'espaces, de contrastes formels auxquels nous ne prêtons pas spécialement attention au quotidien. Les œuvres présentées ici sont, pour la plupart, vides de personnages pour n'interroger que les rythmes, les jeux d'espace et de structure qui sont étudiés, analysés, sublimés, évoluant ainsi vers des univers simplifiés, géométriques et graphiques.

Le temps semble s'être arrété dans les photos de Roselyne Titaud. Les intérieurs qu'elle photographie sont chargés de l'absence de ses habitants : ici un pli sur un oreiller, là une cuillère à café. La présence des objets comblent le vide. Le monde extérieur n'est évoqué qu'à travers la lumière filtrée par des rideaux.
Son cadrage révèle l'ordre et le désordre qui structurent ces espaces. Ainsi la composition géométrique, la lumière diffuse et la matité des photos confèrent à ses clichés une sorte d'apaisement, de solennité, une dimension presque mystique.



Le travail de Cécile Desvignes s'articule autour des questions de cartographie, de plan, de mesure, de palier… Au 19, elle expose notamment une sculpture composée de pièces métalliques qui représentent les angles de son appartement. Ces pièces sont ici présentées en ligne. Cependant, à chaque exposition, l'artiste les agence différemment, constituant à chaque fois un nouveau plan, un nouvel espace.
Dans sa série de photos de douches, cet espace quotidien devient ici, par une prise de vue méthodique et inhabituelle (plafond de la douche), un espace nouveau, structuré par des lignes et des masses qui, dans un processus d'abstraction, déstablise notre perception, rappellant peut-être à certains leur enfance, lorsqu'ils s'amusaient à "marcher au plafond" en regardant dans un miroir.



Graciela Hasper
, artiste argentine nourrie par l'abstraction picturale, marquée par ses origines et l'histoire de son pays, s'attaque, dans ses photos numériques, à la topographie urbaine. Elle utilise la forme et la couleur de manière autonome pour souligner la dynamique formelle, surligner les tensions, accentuer les lignes de forces, ou cibler des points d'impact. Dans une des vidéos présentées, elle joue avec l'architecture des bâtiments. Sa façon de filmer devient une danse, une sorte d'étreinte sensuelle avec les structures qui l'entourent de telle sorte que notre regard ne s'arrête plus que sur les rembardes, les escaliers et les lignes abstraites ainsi dessinées.

Dans ses films, Claude Marguier joue lui aussi avec le réel. Il superpose des images, ici des images de la lune, pour créer à partir de rencontres insolites, une nouvelle image constituée de traces, de trames, de résurgences de réel, qui, devenant abstraites, perturbe notre regard.

Frédérique FOULL



Pour aller plus loin sur ses questions de géométrie, d'abstraction et de réel, vous pouvez poursuivre votre ballade à Montbéliard par la visite de l'exposition "L’Oblique, un regard sur la géométrie contemporaine" présentée jusqu'au 2 novembre au Musée du château des ducs de Wurtemberg et au Musée d'Art et d'Histoire.
En effet, les musées de Montbéliard ouvrent leur fonds d’art contemporain et présentent au public un vaste panorama d’œuvres géométriques, une centaine de peintures, sculptures et gravures abstraites traversées par l'oblique. Un voyage dans la deuxième moitié du XXe siècle.
Avec les artistes François Morellet, Véra Molnar, Gottfried Honegger, Geneviève Claisse, Charles Bézie, Diet Sayler, Mitsouko Mori, Josef Albers...


REDAC' CHEFFE - Frédérique Foull

Formée aux Arts plastiques et aux Sciences & Techniques de l’Exposition (Master 2 à la Sorbonne), elle est avant tout une passionnée d’Art contemporain.

Elle a collaboré à différentes structures : Fondation Cartier (Paris), Haus am Lützowplatz (Berlin), Crédac (Ivry/Seine), Fête de l’Eau (Wattwiller)…

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